La Rochelle Faubourgs : présentation de la commune de Périgny

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Périgny se compose de deux grandes entités : le bourg de Périgny au sud et celui de Rompsay au nord. Ces deux ensembles sont implantés dans deux vallons séparés par un petit plateau. Aux origines de Périgny Les prospections archéologiques effectuées sur la commune permettent d´en préciser quelque peu les origines. Elles ont mis en évidence les traces d´une occupation remontant au Néolithique dans le secteur de La Vaurie au Sud. On a également constaté la présence de vestiges d´habitat gallo-romain dans ce même secteur et dans celui des Tausières à Rompsay. Rompsay portait au Moyen Age le nom de «Runciaco» lui même dérivé de «Runciacum» ou «Villa Runciaci». Tout semble indiquer que le village s´est développé à partir d´un domaine gallo-romain appartenant à un certain Runcius. En ce qui concerne le bourg de Périgny, un autre domaine gallo-romain appartenant à Patrinius, la « Villa Patrinii » serait à l´origine du nom actuel. Ainsi, deux « villae » gallo-romaines étaient implantées sur les sites des deux entités distinctes précitées. En matière d´étymologie, une autre hypothèse est avancée concernant l´origine du nom de Périgny. Ce dernier pourrait découler du latin « Petra ignitis » qui signifie pierre brûlée par référence à un possible incendie. Nous disposons de peu d´informations sur les bourgs de Périgny et de Rompsay à l´époque médiévale. Il est fait mention du village de Rompsay dans plusieurs chartes de la première moitié du Xème siècle. D´après Rémi Béraud, les sources évoquent également l´existence d´un prieuré placé sous le patronnage de Saint-Martin dont la chapelle avait le titre d´église paroissiale. L´église Saint-Cybard du bourg de Périgny, dont les vestiges observés les plus anciens datent du XIIIème siècle, est au Moyen Age un prieuré-cure augustinien dépendant de l´abbaye de Nieul-sur-l´Autize. On sait aussi grâce aux documents d´archives que Périgny abrite alors quelques seigneuries. On peut citer celle de Passy à Rompsay qui est mentionnée dès 1200 (la construction de la première maison seigneuriale remonte sans doute au XVème siècle), celle de Coureilles (dont l´ancienneté exacte, entre le XIVème et le début du XVIème siècle, fait encore débat), celle de La Roche Barangère (la première mention date de 1514), et celle du Beugnon (suite à un acte d´anoblissement de 1599). Si ces seigneuries ont laissé leur empreinte dans la présence de grandes parcelles et de zones boisées correspondant en partie à l´ancienne extension de leur domaine, les éléments bâtis datant de cette époque sont relativement rares et se limitent souvent à des vestiges. En revanche, il est possible de se faire une idée plus précise du visage de la commune aux XVIIème et XVIIIème siècles. De fait, un grand nombre des fermes, manoirs et logis inventoriés datent de cette période. Les bourgs de Périgny et de Rompsay, situés à environ cinq kilomètres de La Rochelle constituent alors des lieux privilégiés pour les négociants, armateurs et autres notables fortunés de cette ville désireux de posséder un domaine. Tout au long du XIXème siècle, la construction et la réalisation de belles demeures se poursuit à Périgny, notamment à Rompsay. De même, de nouvelles fermes et exploitations viticoles semblent alors voir le jour. En 1839, la statistique du département de la Charente-Inférieure intègre la description suivante rédigée par M. A. Gautier, chef de division à la préfecture : « Cette commune, dont l´étendue est de 534 hectares, comprend, outre son chef-lieu, 11 hameaux. Elle est placée à cinq kilomètres de La Rochelle dans un petit vallon marécageux. Un grand nombre de jolies maisons de campagne, des bosquets, des bois, de futaies et belles eaux, en rendent le séjour agréable. Elle est bordée au Nord par le canal de Niort. Ses productions consistent en grains, vin et sel. Depuis plusieurs années on s´y livre avec succès à la culture du colza, aux dépens des terres employées aux céréales. La plus grande partie des vins se transforme en alcool [...]. » Cependant, le XIXe siècle est également synonyme d´importants bouleversements. Bien que nous manquions de données précises pour en évaluer l´ampleur sur la commune, nul doute que la crise du phylloxéra a eu d´importantes conséquences sur ce territoire viticole. L´absence totale de vignes à ce jour confirme que Périgny n´a pas échappé aux effets de cette crise qui a conduit à une réorientation des activités agricoles vers l´élevage et la culture du blé. Le creusement du canal reliant Marans à La Rochelle qui emprunte le tracé du cours d´eau de Rompsay et la construction d´une voie de chemin de fer qui le rend très rapidement inutile d´un point de vue commercial, doivent également être ici mentionnés. La fonction « résidentielle » de Périgny et de ses belles demeures se pérennise de manière particulière au cours des deux conflits mondiaux de la première moitié du XXème siècle. Le domaine de La Passe fait ainsi office d´hôpital militaire en 1918, et l´on sait, notamment grâce aux informations récoltées par la Commission historique de Périgny, que les domaines de Beaupréau et des Gonthières sont réquisitionnés par les Allemands entre 1940 et 1945. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Périgny connaît un important développement. Ce dernier se matérialise notamment au travers de la construction de plusieurs lotissements. A partir des années 1960, la construction d´une usine Talbot sur la zone qui sépare le bourg de Périgny de celui de Rompsay inaugure le développement d´une importante zone industrielle qui se développe dans les décennies suivantes. Parmi les entreprises implantées, on dénombre plusieurs grossistes en matériel électrique, en mécanique et en alimentation.

Il a été précisé plus haut que la commune s´inscrivait dans deux vallons humides séparés par un petit plateau. Les deux cours d´eau de ces vallons ont joué un rôle non négligeable vis-à-vis du développement et de l´organisation des deux entités urbaines de la commune.D´après les sources, le développement d´un port sur le site de La Rochelle fût grandement facilité par le fait que les eaux des rivières de Rompsay, de Lafond et du ruisseau de la Moulinette se rejoignaient pour se jeter dans l´océan. L´arrivée de ces eaux au même endroit affouillait en effet le rivage, créant une profondeur permettant l´accostage des bateaux.La structure du bourg de Périgny, qui présente sur le cadastre napoléonien un urbanisme discontinu (composé de bourgs, hameaux, manoirs et leurs dépendances) le long de la Grande rue et de la rue du Péré apparaît fortement conditionné par l´un de ces cours d´eau. Il s´agit du ruisseau de la Moulinette qui prend sa source au lieu-dit Le Vivier et s´écoule vers l´ouest en direction du marais de Tasdon et du canal Maubec. Sur les photos aériennes, on distingue la présence de végétation sur cet axe qui traverse Périgny du Nord-Est au Sud-Ouest. D´après le « Dictionnaire des communes de Charente-Maritime : « Le chenal de la Moulinette était navigable et en bon état en 1621. Il avait trois points de débarquement, la Moulinette, le Port-des-Vaches et le Port Louis, où les barques remontaient par le canal Maubec ». Cette état de navigabilité est confirmé par les travaux de la Commission historique de Périgny, laquelle précise, en évoquant le ruisseau du Pré Carré à la Vaurie qui constitue la limite avec la commune d´Aytré : « Il prend sa source à Cassemortier et vient se jeter dans la Moulinette à La Vaurie. Selon les documents du 17ème siècle, une partie était navigable aux gabarres qui transportaient le vin et les eaux de vie jusqu´au port de La Rochelle, via les écluses de la Moulinette et le canal Maubec. »Ces données permettent de mieux saisir les facteurs ayant orienté le développement de Périgny. A l´arrière des édifices implantés le long de la Grande rue et de la rue du Péré, les terrains situés en zone humide ont été préservés à des fins vivrières et utilitaires. Bien que le paysage ait été modifié en profondeur du fait de l´extension urbaine et des mutations agricoles, on sait grâce aux actes de ventes que cette zone consistait autrefois en une succession de potagers, de vergers, de cultures irriguées et d´espaces boisés indispensables aux habitants. A l´arrière du groupement ancien d´habitations et de fermes de Villeneuve, on peut du reste toujours observer le long du lit du ruisseau la présence de quelques potagers. Aux XVIIIème et XIXème siècles ces espaces constituent le cadre idéal pour l´implantation de manoirs dotés de parcs qui, selon les règles alors en vigueur, accordent une place importante aux canaux, bassins et autres pièces d´eau. A Rompsay la succession de demeures le long de la rivière, telle celle de Beaupréau ou du Logis de Passy, confirme la fonction structurante de ce cours d´eau transformé en canal au XIXème siècle. Au final, et au-delà de la tentation première d´expliquer le développement de cette commune au seul regard de sa proximité avec La Rochelle, il convient donc de souligner l´importance des conditions de site pour en comprendre la structure et l´évolution.

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